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Francos de Montréal

Un électron libre nommé Philippe Brach

Un électron libre nommé Philippe Brach
Philippe Brach, mercredi soir, aux Francos de Montréal / Banoit Rousseau/Courtoisie Francos de Montréal

Insaisissable, imprévisible et inclassable, Philippe Brach a le don de proposer des concerts-événements-conceptuels où il a parfois l’air d’un électron libre. Ce fut le cas, mercredi soir, sur la place des Festivals durant les Francos de Montréal.

Après une curieuse mise en bouche d’Anthony Montreuil qui jasait avec les spectateurs au parterre – un élément intégré au spectacle -, Brach s’est pointé sur scène avec un accoutrement que n’aurait pas renié Hubert Lenoir.

Avec sa barbe, son chapeau champignon, en chaussettes et vêtu de quelque chose qui s’apparentait à un peignoir serti d’oursons, il avait l’air d’une variation de Ti-Mé qui était sorti sans trop prendre le temps de se changer au sortir du lit.

Il n’y a que Brach qui peut amorcer un concert avec une chanson (La peur est avalanche) qui comprend le mot «avalanche» en pleine canicule… Après l’interprétation de Last call muni d’une guitare, Brach, avec son rire récurrent et presque compulsif, a salué les milliers de festivaliers qui avaient décidé sous un mercure ressenti de 43 degrés centigrades de se rassembler «dans le pire îlot de chaleur de Montréal. On est-tu ben dans un hostie de four?!»

Survol élargi du répertoire

Le répertoire proposé allait de son plus récent album (Les gens qu’on aime, 2023) à son tout premier mini-disque en 2012, tout en passant par Le silence des troupeaux (2017) et Portraits de famine (2015), ce dernier ayant droit à la part du lion.

Né pour être sauvage, une chanson qui colle à la peau de son auteur, a provoqué l’effet habituel, tandis que Brach nous a amené complètement ailleurs avec l’intense Le bonheur tousse moins qu’avant.

Par moments, Brach se transformait en animateur d’émission de variétés, du genre Jean-Pierre Ferland, du temps de L'autobus du showbusiness, en fixant les caméramans qui avaient l’air d’hommes-grenouilles pour présenter ses invités.

Benoit Rousseau/Francos de Montréal

Source: Benoit Rousseau/Francos de Montréal

La première fois, il s’y est repris trois fois. Cela avait beau être drôle, ce n’était pas évident si c’était voulu... Peu importe, les invités en question étaient les gars du trio alternatif Population II qui sont venus dynamiter la scène avec C.T.Q.S. tirée de leur disque Électrons libres du Québec. Une claque monumentale!

Après cet écart styliste à gauche toute, le chanteur est revenu en eaux plus calmes avec Soleils d’automne et Alice, qui a ravi ses fans les plus fidèles. Avec Brach, le côté sombre n’est jamais loin et le doublé formé par Héroïne et une exceptionnelle version à rallonge de La fin du monde a fait mouche.

Ça prenait bien une autre invitée pour colorer différemment cette soirée. Cette fois, ce fut Lisa LeBlanc avec une interprétation vitaminée de Gossip. La finale presque mouture garage de C’est tout oublié a parfaitement mis la table pour la menaçante Mes mains blanches qui est passée du blues au funk avant de s’étirer avec les six cordes de Simon Trottier et Guillaume Bourque. Irrésistible.

Brach a ensuite eu l’air fou «Brach» – ce n’est pas un commentaire péjoratif - en chantant sa récente ÔK Canada - qui est essentiellement l’hymne national du Canada, version Brach - avec une couronne de champignons sur la tête. Électron libre, disais-je plus haut.

Celui qui a répété maintes fois qu’il n’aurait plus jamais l’occasion de jouer sur scène d’une telle dimension devant une si immense foule a complété sa soirée avec une version dansante et mordante de Révolution, avant de calmer le jeu avec une coolissime Dans ma tête – on se demande parfois ce qui s’y passe - et l’incontournable Bonne journée, essentiellement a cappella.

Benoit Rousseau/Francos de Montréal

Source: Benoit Rousseau/Francos de Montréal

Rempli de moments forts, mais au rythme saccadé de montagnes russes. Souvent éclatant, mais parsemé d’enchaînements un peu décousus, ce concert de Philippe Brach est assurément le concert majeur des Francos le plus déstabilisant de la cuvée 2024 jusqu’ici.

À la découverte de Martin Luminet

Lou-Adriane Cassidy a reçu le Prix Félix-Leclerc 2024, samedi soir, dans les derniers instants de son concert commun avec Thierry Larose et Ariane Roy.

Son équivalent français de 2023, Martin Luminet, était sur la grande scène de la place des Festivals dès 19h, devant une foule clairsemée. Ce dernier en était parfaitement conscient et une heure durant, il a été chercher les festivaliers un à un, par la main, et à l'aide de ces chansons douces-amères empreintes de mélancolie et de réalisme.

Martin Luminet/Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Source: Martin Luminet/Victor Diaz Lamich/Francos de Montréal

Avec son phrasé qui s'apparente parfois au hip-hop ou au slam, Luminet nous assène des strophes qui reflètent ses états d'âme ou qui sont empreintes de poésie.

Mélodiques sans dégouliner de sucre, rythmées sans être explosives, les chansons de Luminet s'incrustent lentement dans notre cortex, avec autant d'aisance qu’il nous les offre avec ses musiciens. Le plus souvent, elles démarrent sans trop de fanfare, proche de la narration, avant de prendre leur envol sur des tempos qui vont en crescendo.

Une fort bonne première impression. À inviter de nouveau – cette fois, en salle – pour maximiser la portée de l’offre musicale du Français.

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